Football

Lyon rugit contre Marseille et se donne de l’air

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L’Olympique Lyonnais a mis les ingrédients pour signer un précieux succès contre son rival marseillais, ce dimanche, pour le compte de la 20e journée de Ligue 1 (1-0).

Il fallait une bonne dose de volonté, de passion et d’affection pour les deux Olympiques au moment de se plonger dans ce Lyon-Marseille. Cadors déchus de cette saison 2023-24, ces deux places fortes du foot français ne nagent pas dans les mêmes eaux, mais elles voient trouble après une première partie de saison très loin de leur standing.

Par-delà ce bilan sportif assez sombre, le spectre des débordements survenus aux alentours du Vélodrome le 29 octobre dernier était encore dans les têtes. Un autre Olympico est passé par là, depuis, mais la large victoire de l’OM (3-0) n’a pas suffi à effacer la nuit de la honte. Tout juste a-t-elle réveillé un goût de revanche chez les Lyonnais.

On attendait donc un match de football, un vrai. Et on a au moins été servi à ce niveau-là. Son enjeu était aussi fort pour l’OL que pour l’OM – si ce n’est plus. Toujours englué dans le bas de tableau, le club rhodanien a mis les petits plats dans les grands pour assurer son maintien sans trembler, en déboursant 56 millions d’euros sur le marché des transferts -émergeant comme le club le plus dépensier d’Europe à cette période de l’année -, et en se restructurant, aussi, pour propager des compétences nouvelles à tous les étages. Mais cette stratégie devait désormais porter ses fruits sur le rectangle vert, face à des Marseillais guère plus fringants en 2024.

L’OL signe son meilleur match en 2024

Pierre Sage et Gennaro Gattuso disposaient tous les deux d’un éventail de choix plus large, entre les renforts hivernaux et les retours des internationaux pour Marseille. Là où l’Italien a pu s’appuyer sur les Marocains Harit et Ounahi pour boucher les trous au milieu de terrain, son homologue, qui doit patienter encore un peu avant de s’appuyer sur l’ensemble d ses recrues, n’a pas hésité à trancher dans le vif en écartant Cherki et Tolisso du onze de départ. Le bras de fer a tourné en sa faveur.

Cohérents, consistants, à défaut d’être franchement brillants, les Lyonnais ont mis les ingrédients nécessaires pour passer une bonne soirée. Tout aurait pourtant pu basculer dans l’autre sens si la tentative d’Harit ne s’était pas écrasée sur la barre, au bout de quelques secondes (1e). Mais cette alerte a ressoudé les Lyonnais, courageux dans l’utilisation du ballon, généreux pour le récupérer, et incisifs aux abords de la surface, sans atteindre des sommets de virtuosité. Le but d’Alexandre Lacazette est le symbole de cette abnégation, autant que sa signature cette saison. En vrai renard des surfaces, le général a fait parler son instinct de finisseur d’un tir taclé victorieux pour délivrer le Groupama Stadium à la demi-heure de jeu (1-0, 31e).

Il restait beaucoup de temps aux Marseillais pour refaire surface, mais cette équipe n’avait pas les ressources pour s’en relever. Elle n’avait pas Jonathan Clauss au coup d’envoi, non plus. Et quand elle a pu compter sur l’international français après la pause, dans un élan de lucidité, peut-être, elle a pu se rendre compte que la vie était un peu plus facile. Mais cela n’a pas suffi. Malgré une seconde période plus convaincante, les Marseillais ont manqué de réalisme pour espérer mieux, à l’image de ce petit ballon piqué d’Aubameyang dégagé in extremis par Maitland-Niles (79e).

L’OL aura eu le mérite de laisser passer l’orage. Et avec un peu plus de maîtrise, les hommes de Pierre Sage auraient pu se mettre à l’abri mais Orban ou Nuamah n’ont pas eu la même pertinence à la finition que dans leurs percussions (51e, 54e). Plus globalement, il s’est dégagé un vent de fraîcheur de cet OL, dont les nouvelles têtes devraient avoir un rôle notable à jouer dans la mission maintien. Fofana, entré en jeu, a fait passer quelques frissons savoureux.

La suite dira si cette prestation d’ensemble encourageante sera un match fondateur pour la saison lyonnaise. Pour le moment, l’OL tient peut-être son match référence en 2024. C’est déjà cela. Il le fallait, dans ce championnat homogène où les zombies qui le concurrencent en bas de tableau sont encore vivants. À l’arrêt, les Marseillais, de leur côté, devront donner une réponse rapidement pour ne pas traverser cette phase retour dans un tunnel d’indifférence.

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