Football

la sortie saignante de Christophe Galtier lors de son procès

on

Du banc de touche au banc des accusés. Ce vendredi, Christophe Galtier a laissé son costume d’entraîneur d’Al-Duhail au vestiaire pour se présenter au tribunal correctionnel de Nice. Le technicien tricolore est jugé à la suite de l’enquête ouverte le 13 avril dernier par le procureur de Nice concernant «des chefs de harcèlement moral et de discrimination à raison de l’appartenance ou de la non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une prétendue race ou une religion déterminée.» Tout est parti d’un e-mail envoyé par Julien Fournier, ancien directeur du football des Aiglons. Ce dernier, qui n’entretient pas de très bonnes relations avec l’ancien coach du PSG, a fait des révélations choquantes à son sujet.

La suite après cette publicité

Son comportement envers certains joueurs, par rapport à leur couleur de peau ou leur religion, a été pointé du doigt. Galtier a toujours nié, lui qui risque trois ans de prison et 45 000 euros d’amende. Arrivé avec le visage fermé à son procès, “Galette”, qui a porté plainte pour diffamation à l’encontre de Fournier et deux journalistes, ne comptait pas se laisser faire. Appelé à la barre, il a accepté de répondre à toutes les questions alors que la LFP et la LICRA se sont portées parties civiles et qu’aucun joueur du club azuréen n’était présent. Puis, les conseils de Galtier, Me Sébastien Schapira et Me Olivier Martin, sont passés à l’offensive. Leurs propos sont relayés par RMC Sport.

À lire
Procès Galtier : Jean-Pierre Rivère charge Julien Fournier

Galtier s’est expliqué à la barre

Me Schapira a parlé de déloyauté et a chargé Julien Fournier. Par la suite, les avocats de Christophe Galtier ont demandé la nullité de la procédure pour leur client. Le tribunal va donc juger cette demande en même temps que le reste. Après une suspension d’audience, Christophe Galtier a été appelé à la barre. Après avoir refusé de répondre à une question sur ses revenus, le coach de 57 ans a pu s’exprimer. «Quand j’ai été convoqué en garde à vue, cela a été une période difficile sur le plan de ma sécurité. Je me suis déplacé de Cassis à Nice. Je fais face à des policiers corrects, qui ont fait leur travail. Au fur et à mesure que la garde à vue avançait, j’ai compris que j’étais dans un interrogatoire à charge. Au fur et à mesure, je me suis fermé et j’ai eu du mal à répondre. Je vais aujourd’hui répondre à toutes les questions.»

La suite après cette publicité

Son départ au Paris Saint-Germain, après seulement une seule saison à Nice, a interpellé le tribunal. Galtier s’est expliqué sur le sujet. «Le lendemain de notre dernier match et la qualification européenne de Nice, j’ai eu un contact avec Luis Campos. Ensuite, cela a pris du temps. Car il y avait les décideurs et j’avais un contrat. Pendant cette période, j’ai continué de travailler avec Nice, parce que l’on me le demandait. Et c’est ma conscience professionnelle car je ne savais pas si j’allais être l’heureux élu. J’ai travaillé mi-juin sur la saison suivante de Nice.» Puis, le président du tribunal a procédé à la lecture du fameux e-mail envoyé par Julien Fournier à Ineos.

Il a répondu aux diverses accusations

Très sérieux et attentif, “Galette”, qui était accompagné de ses proches, a été soulagé à la lecture du procès-verbal de Jean-Pierre Rivère, qui accuse Julien Fournier d’avoir «décidé de tuer professionnellement» Galtier. Idem concernant l’audition de Dave Brailsford, qui a évoqué des relations “toxiques” entre Galtier et Fournier. Puis, “Galette” a été invité à s’exprimer sur le Ramadan. «Comme je l’ai fait dans tous les clubs et les groupes que j’ai eu à gérer, la question du jeûne est une problématique. Nous avons ces questions-là au tout début de la saison. Cela n’engendre rien. C’est juste quand on voit le calendrier avec des ambitions d’Ineos d’amener Nice en Ligue des champions. Je suis très heureux de travailler avec Julien Fournier et à Nice. Et je regarde le calendrier. Quand je vois les matchs décisifs de la période avec trois par semaine. Mon vécu en tant qu’adjoint et responsable d’équipe, je sais que la fenêtre est importante par rapport à ce qu’on va mettre en place dans la période.»

La suite après cette publicité

Interrogé sur les propos racistes qu’il aurait tenu, Galtier, accusé par son ancien adjoint Frédéric Gioria auquel il aurait demandé de voter pour le Rassemblement National, a été très clair. «Si j’avais tenu ces propos, ils seraient racistes et discriminatoires. Je veux revenir en arrière. Quand j’arrive de Lille, je dois arriver avec la totalité de mon staff. Il s’avère qu’au bout de 24h, je n’ai pas pu les recruter. Et donc, Frédéric Gioria est venu dans le staff, c’est un très proche. Quand j’arrive dans un club, je m’appuie sur quelqu’un qui le connaît pour me nourrir du vestiaire et de l’histoire. En janvier 2022, j’ai une discussion avec Julien Fournier où je lui demande de ne pas travailler avec Frédéric Gioria. Pourquoi me demande Julien Fournier? Pour incompétence. Point. Ces propos (racistes, ndlr), je ne les ai pas tenus.»

“Galette” lâche ses vérités

Il poursuit : «il y a des propos faux et d’autres déformés. Au mois d’août 2021, je suis au restaurant et trois personnes viennent m’interpeller sur la constitution de l’équipe. Les remarques faites sont des remarques racistes. Dans tous les clubs où j’ai travaillé, je n’avais jamais eu ce genre de remarques, à Saint-Etienne et Lille. Je suis choqué et interpellé. Je prends ces propos. Le matin, je lui fais cette remarque et lui explique que j’ai pris, cette remarque comme raciste. Il (Gioria) me dit: “c’est cela Nice”. Après l’entraînement, je lui explique ma soirée d’août. Je lui dis bien que c’est raciste. Lui (Julien Fournier) ne dit rien. Je confirme les propos des clients dans le restaurant à la barre». Puis il a indiqué que ses propos ont été déformés et qu’il n’a jamais traité Hicham Boudaoui et Youcef Atal de “sales types” rapporte RMC Sport.

La suite après cette publicité

Concernant le cas Todibo, il a confié : «le 26 mars, j’échange avec Jean-Clair Todibo sur les performances. C’est plus qu’un échange coach-joueur. Frédéric Gioria est la personne la plus raciste que j’ai rencontré dans le football. Le ramadan, l’année d’avant, c’était un vrai bordel. Certains dormaient par terre. Je demande à voir Todibo. Je le reçois dans un bureau et je lui parle de la gestion du jeûne le jour du match. Il me regarde poliment. Il est converti, je le savais. On fait court et il me dit: “Coach. J’ai un chef qui s’installe chez moi. Il a mis toutes les conditions pour rester le plus performant. Je ne change pas de position. Je pratiquerai le jeûne le jour du match”. Je suis plus que contrarié car la relation avec mes joueurs est celle de père-fils. Et je me retrouve face à un joueur, face à mon joueur, qui s’est fermé car Frédéric Gioria m’a envoyé dans un piège et dans un mur.»

La dossier du Ramadan au centre des débats

Il ajoute : «j’ai rapidement compris et j’ai fait la remarque à Frédéric Gioria. Je lui ai demandé: “comment cela se fait que toi qui a vécu le Ramadan l’an passé, tu m’envoie dans un mur comme cela?”. Jean-Clair Todibo a pratiqué le jeûne du ramadan le jour du match.» Galtier a ensuite évoqué ses relations cordiales avec Didier Digard, avec lequel il a échangé au sujet de la gestion du Ramadan. Selon lui, il n’y a rien de particulier à signaler et il dément avoir tenu des propos racistes à son sujet. Après une première matinée assez éprouvante pour le technicien français, le tribunal a suspendu l’audience. Celle-ci reprendra dans l’après-midi avec de nouveaux témoignages sur le sujet.

Pub. le
MAJ le

la sortie saignante de Christophe Galtier lors de son procès 24hfootnews.

You must be logged in to post a comment Login