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La Belgique, le nouveau terrain de chasse de l’OL

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Une usine à talents. Depuis des années, la Belgique s’est forgée une belle réputation, que cela concerne les joueurs locaux ou ceux recrutés et révélés en Jupiler Pro League. Le Plat pays représente un terrain de chasse très prisé par les scouts des meilleurs clubs européens. L’Olympique Lyonnais n’échappe pas à la règle. Plusieurs footballeurs belges ont enfilé le maillot des Gones avec plus ou moins de succès. Cela a été le cas d’Eric Deflandre, Jason Denayer ou du très jeune Héritier Deyonge. Cet hiver, un nouvel international belge a rejoint les rangs de Lyon. Il s’agit d’Orel Mangala, qui totalise 12 sélections avec les Diables Rouges. Passé par Anderlecht durant sa jeunesse, il a évolué ensuite à Stuttgart, Hambourg et Nottingham Forest.

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Convaincu par son talent, Lyon l’a accueilli sous la forme d’un prêt payant jusqu’au 30 juin 2024 et d’un montant de 10M£ (environ 11,7M€). Le tout accompagné «d’une option d’achat de 15M£ (environ 17,5M€) à laquelle pourra s’ajouter un maximum de 3M£ de bonus (environ 3,5M€) ainsi que d’un intéressement de 10% sur la plus-value d’un éventuel futur transfert», a précisé l’OL dans son communiqué de presse. Une arrivée record donc pour les Rhodaniens. Auteur de deux apparitions (contre le LOSC en Coupe de France et contre le MHSC en L1), le milieu de 25 ans est venu pour étoffer l’entrejeu, où son volume de jeu, sa capacité à récupérer des ballons ou encore son jeu de passe seront des atouts précieux.

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Des talents venus de Jupiler Pro League

Comme Mangala, d’autres joueurs de l’effectif rhodanien sont liés de près ou de loin à la Belgique. Lors des deux derniers mercatos, la cellule de recrutement menée par Matthieu Louis-Jean a pioché là-bas. L’été dernier, les Gones ont mis la main sur Clinton Mata (31 ans), venu pour compenser le départ de Malo Gusto à Chelsea et apporter son expérience à Saël Kumbedi. Le polyvalent latéral droit angolais, qui évolue parfois dans l’axe, s’est vite imposé comme un leader sur le terrain comme dans le vestiaire. Ses prestations ont été souvent globalement correctes. Acheté pour un montant de 5 M€ auquel pourra s’ajouter un intéressement complémentaire de 10% sur une éventuelle plus-value future, il a fait un bon bout de chemin en Belgique. Il est passé par Eupen, Charleroi, Genk et donc le Club Bruges, qu’il a quitté pour Lyon.

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Chez nos voisins belges, on garde un bon souvenir de lui. C’est ce que nous a confié Christophe Franken, chef de la rubrique football à La Dernière Heure. «Mata était une valeur sûre en Belgique. Un joueur qui aurait pu avoir une autre carrière s’il n’avait pas précipité son choix d’équipe nationale. Roberto Martinez l’aimait beaucoup et aurait pu le reprendre, ce qui lui aurait donné un autre statut. Lyon était sa dernière chance d’aller à l’étranger dans un grand championnat. Lyon a recruté un joueur malin, qui connaît le niveau de la C1 et qui a une bonne mentalité.» C’est exactement ce qu’on a pu voir de lui depuis ses 7 mois à Lyon.

Molenbeek, les yeux de l’OL en Belgique

Un club qui profite aussi de ses relations avec Molenbeek, autre club du groupe Eagle Football de John Textor. L’OL y a envoyé plusieurs éléments comme Jeff Reine-Adelaïde, Florent Da Silva Sanchez, Youssouf Koné, Mamadou Sarr et Claudio Caçapa, qui vient d’être limogé de son poste d’entraîneur. Dans l’autre sens, les Gones ont pu passer par le RWDM 47 pour boucler l’arrivée d’Ernest Nuamah. Bloqués par la DNCG cet été, les pensionnaires du Groupama Stadium ont obtenu jusqu’à la fin de la saison le prêt du Ghanéen, acheté pour environ 20 millions d’euros par Molenbeek. Une équipe où Jake O’Brien a évolué en prêt la saison dernière en deuxième division. De retour à Crystal Palace, il a été envoyé à Lyon pour faire quelques essais auprès de Laurent Blanc sur les conseils de Textor.

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Le défenseur, dont la vitesse et le physique sont des atouts, a convaincu tout le monde. Remplaçant au départ, il est entré dans le onze de départ dès son premier match en octobre et n’en est plus ressorti (uniquement en cas d’absence liée à une suspension, ndlr), que ce soit avec Fabio Grosso ou Pierre Sage. Titulaire en puissance (17 rencontres), il a marqué 3 buts et délivré 1 passe décisive. S’il doit encore étoffer son jeu, il est la bonne surprise de la saison. En Belgique, Christophe Franken nous a déclaré à son sujet : «O’Brien est une trouvaille de Crystal Palace mais ça n’arrivera pas souvent. Il s’agit plus d’une exception.» Le journaliste de La DH nous a d’ailleurs livré son sentiment sur Molenbeek et ses rapports avec l’OL.

Des coups tentés cet hiver

«Le RWDM est un club à part. Un club de la galaxie Textor, qui sert de relais à Lyon ou parfois de poubelle quand on voit certains joueurs venir, même si ça concerne plus les recrues arrivées de Botafogo.» Malgré tout, la présence de Molenbeek permet à Lyon d’avoir un regard privilégié sur la Jupiler Pro League et ses talents. Sébastien Sterpigny, qui suit Molenbeek pour La DH, nous explique : «la présence de John Textor est un vrai plus pour Lyon. Ce qui lui permet d’avoir un œil plus attentif et permanent sur ce qui se fait en Belgique, notamment au travers des rencontres du RWDM. La présence d’autres investisseurs américains en Belgique est peut-être une autre raison, certains étant des amis de Textor. En tant que journaliste, on ne voit pas vraiment les scouts (à Molenbeek, ndlr) mais je présume qu’ils sont présents aussi.»

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Ceux de l’OL ont pu superviser plusieurs éléments puisque deux autres pensionnaires du championnat ont signé chez les Rhodaniens cet hiver. Le premier est Malick Fofana. Le joueur, âgé de 18 ans, évoluait à La Gantoise et était courtisé par de très gros clubs. Mais l’OL, où Textor a poussé pour sa venue selon certains échos, a voulu boucler ce dossier très rapidement pour 17M€. Un montant «auquel pourra s’ajouter un maximum de 5M€ de bonus ainsi qu’un intéressement de 20% sur la plus-value d’un éventuel transfert.» Ce choix a fait réagir Christophe Franken. «Fofana est vu comme un grand talent belge depuis le début de son adolescence. Il a percé en fin de saison passée et a confirmé dans la foulée. Mais il n’a joué qu’une trentaine de matchs du championnat belge. L’impression ici est que Lyon a surpayé pour ce transfert, vu la situation d’urgence sportive».

Des recrues déjà en action

Il poursuit : «La Gantoise avait aussi besoin de vendre pour assainir ses finances. Arthur Vermeeren, qui a signé cet hiver à l’Atlético de Madrid, n’a coûté qu’un million de plus alors qu’il avait déjà réalisé bien plus de choses au même âge que Fofana (une première cap avec les Diables notamment). Mais avec Fofana, Lyon a un vrai talent qui peut terminer sa formation à un haut niveau. Il a une bonne mentalité, l’envie d’apprendre.» Sur ses premières apparitions, on a senti une certaine volonté de la part du Belge de 18 ans, qui a joué comme ailier ou piston. Mais il doit encore mûrir en ce qui concerne son jeu et un peu plus s’épaissir physiquement. Pour suppléer, épauler ou concurrencer Alexandre Lacazette, l’OL a payé 12 millions d’euros (20 avec les bonus et un intéressement de 20% sur la plus-value d’un transfert) pour s’offrir Gift Orban (21 ans).

L’attaquant originaire du Nigeria évoluait lui aussi à La Gantoise. Auteur d’un but face au LOSC, il a tenté des choses sans pour autant faire toujours preuve de précision lors de ses 4 premières apparitions. Volontaire, il doit encore régler la mire et trouver des automatismes avec ses coéquipiers. Christophe Franken nous explique à son sujet : «Orban est un joueur fantasque que La Gantoise a vendu 6 mois trop tard. Il a réalisé des choses folles en Belgique mais il a aussi un très mauvais caractère. Il a râlé quand son club ne l’a pas vendu l’été passé et il s’est rendu impossible les 6 premiers mois de cette saison. Mais son potentiel n’a pas vraiment de limite, il sait tout faire à plusieurs positions offensives. C’est la mentalité qui dira jusqu’où il peut aller.»

Un marché prisé en France

Quoi qu’il en soit, pour Orban comme les autres joueurs passés par la Belgique, rejoindre Lyon reste un pas en avant dans leur carrière comme nous l’avoue Sébastien Sterpigny. «Ce sont des joueurs qui étaient prêts à franchir un cap après de bonnes prestations en Belgique. Passer par Lyon et la France n’est pas un mauvais calcul. Ça peut être une bonne étape avant de viser un plus grand championnat encore, un peu comme Eden Hazard l’avait fait en passant par Lille avant d’aller à Chelsea. De plus en plus de joueurs belges ou du championnat belge ont compris qu’il faut y aller étape par étape pour espérer aller le plus haut possible. Surtout pour un garçon comme Fofana qui est considéré comme un très grand talent en Belgique.» Un pays qui attire toujours plus de recruteurs et agents, en quête de la pépite ou du talent de demain. Christophe Franken nous en dit plus sur le sujet.

«Le marché belge est intéressant pour un club français qui a un peu de moyens, comme Lyon, Rennes, Lens ou Lille. On voit souvent des scouts de ces clubs dans les tribunes de D1 mais aussi de D2 où les équipes U23 d’Anderlecht, Genk, Bruges et le Standard jouent. Un jeune talent qui performe dans le championnat belge n’est pas loin d’être prêt pour la Ligue 1 mais ne l’est pas encore pour la Premier League. Comme la Bundesliga, la France est attentive aux potentiels qu’il y a en Belgique, parce qu’ils sont encore abordables et peuvent rapporter gros comme Osimhen, Doku…» L’OL en est bien conscient. Outre les liens naturels liés grâce au RWDM et à Eagle Football, les Gones ont aussi des relations avec Mogi Bayat, agent belge proche de clubs de L1, qui aurait travaillé sur certains dossiers cet hiver selon certaines sources belges. Côté lyonnais, on n’a pas souhaité évoquer le sujet. Quoi qu’il en soit, l’OL continue de chasser en Belgique. Un championnat qui est un véritable fournisseur de talents.

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