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ça brûle à tous les étages à Metz

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Poussé par le public de Saint-Symphorien, le FC Metz parvenait à accrocher son billet pour la Ligue 1 face à Bastia lors de l’ultime journée d’un championnat de Ligue 2 qui aura tenu toutes ses promesses de bout en bout. Fort d’une série de 25 matchs sans défaite lors de la phase retour, les hommes de Laszlo Bölöni retrouvaient l’élite avec la ferme intention de s’y installer pour de bon et de rompre avec cette fâcheuse habitude de faire le yo-yo d’une saison sur l’autre sans avoir appris de ses erreurs. Mais bien souvent, les ambitions se heurtent à la réalité du terrain. Si le club mosellan a connu un début de saison intéressant, à l’image de sa victoire contre le RC Lens, dauphin du Paris Saint-Germain lors de l’exercice précédent, l’atmosphère n’est plus la même depuis quelques mois dans l’Est.

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Après 20 journées de championnat, les Grenats pointent à une inquiétante 16e place avec seulement une unité d’avance sur Clermont, lanterne rouge. Et la défaite devant son public face à Lorient ne semble pas avoir arrangé ses affaires. Éliminé dès son entrée en lice en Coupe de France, au stade des 32es de finale, le club mosellan ne pouvait que se concentrer sur le championnat et mettre fin à une triste série de 6 défaites consécutives face à une équipe qui voyage très mal ces temps-ci, n’ayant remporté que 2 de ses 20 déplacements en Ligue 1 depuis le début de l’année 2023, soit le total le plus faible parmi les équipes présentes sur cette période. Battu lors de la phase aller, Lorient est parvenu à prendre sa revanche sur son homologue lorrain en l’emportant d’une courte tête (2-1), précipitant Metz dans la zone rouge. Si ce résultat a permis à son adversaire de se relancer dans la course au maintien, le club mosellan a surtout perdu pour la septième fois consécutive en championnat, du jamais dans les archives du FCM depuis 1950.

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Un discours a côté de la plaque, le ras-le-bol des supporters messins !

Malgré ces signaux préoccupants, Laszlo Bölöni a préféré évoquer le manque de confiance et de concentration de ses protégés plutôt que d’employer le terme de crise . «La crise pour moi, c’est quelque chose de soudain. Pour nous, c’est des difficultés qu’on connaissait bien avant. On pensait qu’on serait capable de résister avec plus de facilités, mais on se rend compte que c’est difficile. Les bons résultats amènent la confiance, le bon état d’esprit. Et quand les résultats ne sont pas bons, il n’y a aucune surprise, c’est le cas depuis que le football existe. Il faut être capable de mettre ça derrière soi», concédait le coach roumain devant la presse en milieu de semaine. Même son de cloche du côté de Kévin Van den Kerkhof : «Il n’y a pas de crise car on ne lâche pas. La série actuelle est dure à encaisser mais le groupe ne baisse pas les bras, il reste encore beaucoup de matchs, rien n’est fait. On n’a pas le droit de lâcher pour notre direction et pour nos supporters.» Pourtant, les scènes de violence survenues à Metz le week-end dernier semblent prouver le contraire.

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En marge du coup de sifflet final, une centaine de supporters messins ont clairement exprimé leur ras-le-bol en affrontant les forces de l’ordre à travers des jets de pétards et de barrières sur le parvis de la tribune Sud du stade Saint-Symphorien (permettant notamment d’accéder au vestiaire des joueurs). Pendant que d’autres scandaient le message suivant «Le club, c’est nous et c’est pas vous», la police ripostait avec des gaz lacrymogènes et des tirs de LBD. Malgré l’appel au calme adressé par le capitaine Matthieu Udol aux Ultras, les scènes de chaos n’ont pu être empêchées, à tel point qu’une enquête a été ouverte par le parquet de Metz pour «dégradations» et «violences aggravées». Si l’inquiétude est de mise au regard des performances en berne, il faut dire que la gestion des derniers mercatos n’ont pas vraiment permis au club d’évoluer à un bon niveau. Avec des moyens financiers très limités, Metz n’a pas été en mesure de conserver ses meilleurs éléments (à l’image de Georges Mikautadze, parti à l’Ajax Amsterdam) et n’a effectué que quelques retouches à son effectif qui se sont révélées infructueuses au fil du temps. Preuve en est cet hiver où les Grenats se sont débarrassés de deux gros flops du mercato estival, à savoir Simon Elisor et Oscar Estupinan mais n’ont pas été en mesure de trouver une porte de sortie à Benjamin Tetteh, loin d’avoir donné satisfaction et considéré comme l’un des plus gros salaires du vestiaire messin.

Dans le sens des arrivées, le FC Metz a enregistré deux arrivées majeures. En situation à l’échec aux Pays-Bas, Georges Mikautadze a signé en prêt avec une option d’achat estimée à 10 M€, avant qu’un autre ancien de la maison ne lui emboîte le pas, en la personne de Didier Lamkel Zé, prêté par l’Hatayspor. Cependant, il est, à l’heure actuelle, difficile d’imaginer que ces deux recrues soient suffisantes aux Grenats, qui disposent d’un effectif limité. En outre, les erreurs de recrutement, conséquences immédiates du dialogue difficile entre Pierre Dréossi (directeur du football) et Bouabdellah Tahri (coordinateur chargé du recrutement) combinées aux tensions avec les supporters contribuent à rendre l’atmosphère très tendue à Saint-Symphorien. Sous pression, Laszlo Bölöni refuse quant à lui de s’exprimer sur son avenir. Néanmoins, il espère toujours trouver la recette miracle pour permettre à son équipe de redresser la barre à l’heure où celle-ci se déplace sur la pelouse de l’Olympique de Marseille en ouverture de la 21e journée de Ligue 1, ce vendredi. À noter que s’ils venaient à s’incliner à nouveau, les Grenats égaleraient le pire bilan de leur histoire, datant d’automne 1945 !

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